GR 42
Saint-Martin-d'Ardèche - Bagnols-sur-Cèze
Etape précédente

Fin de la deuxième partie

Pour cette dernière étape, nous n’étions absolument pas pressés car nous n’avions qu’un bus à Bagnols-sur-Cèze après 18h. Puisque c’est la Toussaint, ce sont les horaires du dimanche qui s’appliquent. Il n’y a d’ordinaire que peu de bus pour Avignon, mais le dimanche il n’y en a que deux : à 7h et 18h…

Nous avons pris la route vers 8h45 et avons emprunté le sentier le long de l’Ardèche plutôt que la route suivie hier soir. C’était bucolique, d’autant plus que contrairement à ce que les météorologistes avaient prévu, il faisait beau malgré quelques nuages. Nous avons traversé la rivière par un grand pont, puis avons suivi un chemin qui montait tranquillement jusqu’à Saint-Julien-de-Peyrolas. La boulangerie était ouverte, nous y avons fait une halte puis avons repris la route dans les vignes et un petit bois.

Chartreuse de Valbonne

Nous avons atteint le splendide domaine de Valbonne et sommes descendus jusqu’à la Chartreuse, composée de nombreux bâtiments et entourée par des champs, des vignes et des arbres majestueux. Tout était malheureusement fermé. Le domaine est ouvert entre avril et septembre, mais en hiver il semble complètement déserté et abandonné. Nous avons alors fait une pause devant les grilles closes, enfilant nos bonnets car l’air était frais.

J’adorerais vivre dans un tel endroit. Le climat doit être optimal pour l’agriculture et les bosquets ceignant le domaine doivent le protéger du vent. Et puis dans tous ces bâtiments réaménagés, il y aurait de quoi faire un hôtel, des ateliers pour des artistes, un centre équestre, un restaurant, un foyer… Une petite communauté pourrait y vivre en autarcie, en paix avec la nature, dans un cadre fabuleux. C’est fort dommage qu’il soit délaissé durant la moitié de l’année et que de nombreuses maisons ne soient plus que des coquilles vides qui s’effritent et menacent de s’écrouler…

Bagnols-sur-Cèze

Nous avons quitté ce lieu idyllique en pénétrant dans la forêt, empruntant un chemin raide qui nous a conduits au sommet d’une colline. Une fois sur l’autre versant, nous avons continué sur une piste en terre ocre, relativement plate. Nous avons rejoint des vignes, puis des vergers, jusqu’à Bagnols-sur-Cèze.

Vers 15h30, nous avons atteint cette petite ville par la route. Tout était fermé et la ville paraissait bien triste sous ce ciel gris. A tout hasard, nous nous sommes rendus à la gare pour voir s’il y avait d’autres bus. (Pour ceux qui se posent la question, ce n’est pas parce qu’il y a une gare qu’il y a des trains, du moins dans cette partie de la France…) Cela ne semblait pas être le cas, mais nous avons néanmoins attendu une demi-heure à l’arrêt dans l’éventualité où les horaires de la semaine s’appliqueraient. Comme aucun bus ne passait, nous sommes retournés au centre-ville et avons cherché un bistro ouvert afin d’attendre au sec. Nous y avons passé près de deux heures, puis nous sommes retournés à l’arrêt de bus. Un jeune homme attendait le bus pour Nice et nous lui avons dit qu’il l’avait raté, puisque nous l’avions vu passer vers 16h.

- "Non, il doit passer dans dix minutes.
- C’est les horaires de dimanche qu’il faut regarder.
- Ben non, on est vendredi.
- Oui mais c’est un jour férié, alors c’est les horaires du dimanche.
- Mais mon bus va à la gare de Nice, donc c’est obligé qu’il passe.
- Ça change rien… Il faut regarder les horaires.
- Non, puisqu’il va à la gare de Nice !

- Le nôtre va à la gare et à la gare TGV d’Avignon, mais il n’est pas passé avant.
- Non non, je vous dis qu’on est vendredi et qu’il va à la gare."

Certes. Comme notre bus arrivait, nous avons souhaité bonne chance à ce jeune homme niais en haussant les épaules et avons embarqué.

C’est ainsi que s’achève le deuxième tronçon de notre voyage et nous réalisons qu’il sera moins aisé que prévu de revenir dans cette ville si mal desservie pour terminer le GR… Mais néanmoins, nous souhaitons en venir à bout et découvrir les paysages entre Avignon et Arles, la Camargue et les bords de la Méditerranée. Quand ? C’est encore un mystère, mais nous reviendrons !