GR 42
Saint-Etienne - Le Bessat
Etape suivante

Dans le massif du Pilat

Nous sommes arrivés hier à Saint-Etienne, après 5 heures de train. Nous craignions ce voyage car la muselière est obligatoire dans tous les trains et les gares de la SNCF pour les chiens de plus de 6 kilos. Nous avions donc acheté une muselière pour Logan et depuis un mois nous l’entraînions à la porter, rester quelques minutes tranquille avec et faire quelques pas. Ça ne s’est pas révélé très probant et nous étions persuadés que les 30 minutes que nous avions pour changer de train à Lyon ne nous permettraient pas de traverser la gare avec Logan tétanisée derrière sa muselière… Nous avons donc décidé de ne pas la lui mettre et de la garder à portée de main au cas où un contrôleur se montrerait pointilleux. Moralité : nous avons dû indiquer à la contrôleuse qu’il y avait un chien sous notre banquette car elle ne comprenait pas pourquoi nous lui tendions un billet “Animal”. La dame a même ajouté un “je vous fais confiance, si vous me dites qu’il y a un chien…”, Nous ne voyions pas ce que ça pouvait lui changer qu’il y ait ou non un chien du moment que nous avions acheté un billet, mais bon…

Nous sommes arrivés à Saint-Etienne en milieu d’après-midi et avons fait un petit tour dans le centre-ville désert. En ce jeudi de l’Ascension, tous les commerces étaient fermés et les Stéphanois sans doute partis en week-end prolongé. Nous avons néanmoins trouvé une ruelle charmante où personne ne ramasse les crottes de son chien depuis sans doute des années. Cette pratique, immonde à nos yeux, a toutefois beaucoup plu à Logan, qui a tenu à en apprendre plus sur l’alimentation de chaque clébard du quartier et nous a contraints à rester de longues minutes dans cette rue nauséabonde. Voilà le haut-fait de la journée et ce que nous retiendrons de Saint-Etienne, en plus de quelques bâtiments colorés à l’architecture osée.

C’est parti !

Ce matin, nous avons quitté l’hôtel après 9h. Comme nous savions que l’étape ne serait pas très longue, nous n’avons pas jugé utile de nous empresser. Nous avons traversé la ville en contournant le centre (et la rue des Étrons), tout guillerets que nous étions de chercher les balises rouges et blanches nous indiquant le chemin. A la sortie de la ville, nous sommes arrivés au Parc de l’Europe, où nous nous sommes égarés une première fois. Nous avons douté à un carrefour car le balisage n’était pas très clair, avons forcément fait le mauvais choix et avons réalisé qu’il y avait un problème quand, après 500m, nous nous sommes retrouvés à quelques pas de la grille par laquelle nous étions entrés dans le parc. Nous nous sommes dit que soit ils étaient très fiers de leur joli parc et souhaitaient nous en montrer toutes les allées, soit nous étions des idiots. La seconde option nous a paru plus adéquate, d’autant plus que cela faisait quelques minutes que nous n’avions plus vu de balises. Une rapide consultation du guide nous a confirmé notre pressentiment et nous avons emprunté une autre allée pour rebrousser chemin et à la fois découvrir tous les recoins dudit parc.

Si ces premiers kilomètres de marche se sont avérés plutôt plats et faciles, les choses se sont ensuite corsées. Une première rue étroite et très raide nous a conduits à un sentier dans la forêt, tout aussi raide sur quelques centaines de mètres. Nous étions en sueur au sommet et avons fait une courte pause sur un tronc d’arbre couché. Le chemin était ensuite agréable, un petit sentier d’épines dans un bois fleuri aux odeurs de Sud.

Peu avant midi, nous avons rejoint le village médiéval de Rochetaillée, qui porte ma foi bien son nom ! Il s’agit d’un petit village à flanc de montagne, sur une pente très escarpée. Ses maisons sont ravissantes, la plupart en pierres, et au centre trônent les ruines d’un château. Après une brève visite, nous avons décidé de boire une bière sur la terrasse du bar du village car nous avions déjà parcouru plus de la moitié de l’étape et que nous ne voulions pas parvenir trop tôt à Le Bessat.

En repartant, nous nous sommes trompés de voie pour la deuxième fois. A nouveau, le balisage dans un croisement n’était pas très précis et après quelques centaines de mètres nous avions l’impression d’avoir pris la mauvaise route. Nous sommes revenus sur nos pas, avons bifurqué sur l’autre route et aperçu des balises un peu plus loin. En quelques kilomètres, nous avons pris plus de 300m de hauteur. Cette montée nous a semblé rude, surtout en raison de nos lourds sacs-à-dos, et nous étions contents d’avoir opté pour une étape courte pour débuter ce voyage ! Une fois sur la crête, nous avons pénétré une forêt d’épicéas et avons décidé de nous y arrêter pour dîner. Nous nous sommes installés sur des souches peu confortables et ne sommes pas restés très longtemps car il y faisait un peu frais. Sitôt après être repartis, nous avons repéré une table et des bancs sur le bord du chemin et avons ricané avec dédain…

Quelques rencontres

Sur le tronçon entre Rochetaillée et Le Bessat, nous avons croisé plus de promeneurs que nous ne l’aurions imaginé : trois femmes parties pour une randonnée de deux jours, que nous reverrons sûrement demain ; un homme un peu plus âgé en jeans à qui nous avons proposé de l’eau mais qui ne voulait pas que nous lui parlions car il a une “maladie très spéciale qui le fait faire des gestes bizarres quand il stresse ou parle à des inconnus” ; un cycliste qui s’était arrêté au pied d’un arbre, nous a demandé le chemin car son GPS n’était pas assez précis et à qui nous avons montré la marque sur l’arbre sous lequel il était arrêté ; et enfin de nombreux promeneurs et coureurs à qui nous n’avons pas parlé, car nous ne sommes pas des gens aussi sociables que ça…

Après une dernière ascension sur un chemin caillouteux, nous avons suivi une route goudronnée jusqu’à notre destination. Le Bessat est la commune la plus haute du département de la Loire et possède de nombreuses pistes de ski de fond. C’est un très joli village avec quelques commerces encore en activité. Nous avons rejoint notre hôtel et nous y sommes reposés, retrouvant nos habitudes de marcheurs : étirements, lessive dans le lavabo, la joie d’une bonne douche… Le soir, nous avons très bien mangé au restaurant de l’hôtel, avant de regagner notre chambre pour que je rédige l’article du jour tandis que Pascal massait les coussinets de Logan.