Après deux jours de repos et des soins intensifs apportés à ses pattes, Logan était prête à reprendre la marche avec nous. Comme hier, nous avons rejoint en bus la cascade et avons pu la découvrir éteinte puisqu’ils ne “l’allument” qu’à 10 ou 11 heures. C’était peut-être encore plus beau qu’hier, bien qu’évidemment moins impressionnant. Nous avons emprunté le sentier dans les bois qui conduit au sommet de la chute d’eau et Logan était déchaînée, courant comme une folle avec le moindre bâton qu’elle trouvait.
Une fois en-haut, nous avons bu un café dans un des bars/restaurants/boutiques/pièges à touristes puisque nous avions du temps et qu’il n’y aurait plus de village ensuite. Nous avons choisi celui où le serveur ne nous interpellait pas en anglais et avons décliné toutes ses propositions de pizza, sandwich et porchetta avant de l’embêter en payant avec un billet de 50 euros.
Nous avons ensuite marché le long d’un large canal où Logan a tenté de jouer avec un cygne, ne comprenant pas les sifflements de celui-ci qui lui indiquait patiemment mais fermement qu’il allait la mettre en pièces si elle s’approchait encore. Je crois que si elle n’avait plus pu marcher parce qu’elle avait été dévorée par un cygne nous l’aurions abandonnée là sans le moindre scrupule… Heureusement, le cygne s’est montré clément face à cette naïve créature et nous avons pu poursuivre notre aventure.
Une fois au bord du lac de Piediluco, nous avons suivi une piste en forêt jusqu’au village qui donne son nom au lac. Il était tout juste midi et nous avions achevé notre étape. Nous aurions aisément pu parcourir une plus longue distance mais nous avons préféré reprendre en douceur pour Logan. Nous avons pique-niqué sur une petite place à l’ombre de grands arbres, ne remarquant que plus tard qu’elle était strictement interdite aux chiens, puis nous avons rejoint notre hôtel.
Piediluco s’étend le long du lac au pied d’une colline dominée par les ruines d’un château. Il pourrait certainement être charmant mais il est un peu miteux. Il s’étire sur quelques centaines de mètres, formant une petite virgule autour de la colline, mais n’est large que de trois maisons : une contre la paroi rocheuse qui n’a ni vue, ni lumière, ni chemin d’accès autre que des escaliers raides et fétides, celle du milieu au bord de la route étroite, et une entre le lac et la route qui profite de tous les avantages. Mis à part quelques maisons aux couleurs pimpantes, la plupart sont dans un état misérable. C’est assez particulier car le lac est à la fois bucolique et apaisant, surplombé par des collines pittoresques. On imaginerait aisément un joli village touristique et agréable avec des terrasses romantiques, une marina et quelques boutiques de souvenirs, mais il n’en est rien. Ni luxe ni charme, seul le lac confère à cet endroit beauté et quiétude.
Le lac accueille par ailleurs les équipes nationales d’aviron et nous sommes actuellement confortablement installés sur la terrasse de l’hôtel à siroter un thé tout en regardant des avironneurs fendre les eaux sous les ordres d’un coach qui les suit depuis un bateau à moteur.