Temps à limaces...

Discussions trop matinales

Comme d’habitude, nous nous sommes levés un peu avant 7h30 afin d’aller déjeuner. Etant arrivés en même temps que Fritz hier et ayant passé la soirée à discuter avec lui, les propriétaires de l’établissement ont dû penser que nous marchions ensemble. Ils nous ont donc mis à la même table ce matin. Il nous faut toujours un petit moment le matin pour mettre la machine en route et ce n’est malheureusement pas le cas pour notre compagnon d’hier… Dès son arrivée à table, il est reparti dans des explications assez compliquées sur le fait que le bureau du travail veut le mettre en retraite mais qu’il n’est pas de cet avis. Bref, nous n’avons pas tout écouté. Autre particularité de Fritz : il ne pose jamais de questions. La conversation perd donc rapidement de son intérêt.

Nous avons décidé de ne pas trop traîner ce matin pour partir avant l’Allemand et éviter de le recroiser toute la journée. Même si sa rencontre était sympathique, Joëlle et moi ne cherchons pas forcément à marcher pendant des jours ou des semaines avec d’autres gens. Nous préférons clairement les rencontres rapides qui se concluent après une soirée ou juste les quelques questions usuelles entre pèlerins : “Jusqu'où vas-tu ce soir ?”, “Depuis combien de temps marches-tu ?” ou encore “Vas-tu jusqu’à Compostelle ?”.

Sur la route, après quelques kilomètres, nous sommes arrivés au bord d’un aire d’autoroute vers laquelle se trouvait une chapelle dédiée à Saint Jacques et dont le guide faisait mention. Seul souci, la chapelle se trouve dans l’aire et est donc impossible à visiter pour les randonneurs.

Encore perdus

Un peu plus loin, la route nous a menés durant plusieurs kilomètres dans une épaisse forêt. Ne voyant pas d’indications, nous avons continué tout droit jusqu’à nous retrouver sur une trace dans l’herbe, qui se transformait ensuite en caillasse dangereuse. Nous avons repris notre guide, bien étudié la carte et avons pensé que nous avions à nouveau raté un virage et pas que de quelques mètres cette fois-ci. Bien 10 minutes plus tard nous avons retrouvé les coquilles indiquant la voie à suivre. Vu l’emplacement du marquage, nous ne sommes certainement pas les premiers à nous planter. Elle se trouvait environ 20 mètres après le virage sur un arbre à moitié caché par des feuilles.

Temps glacial

Le reste de la journée a surtout été marqué par une météo horrible. Tout d’abord de la pluie, puis du vent. Lors de notre pause de midi nous avons dû mettre nos pulls polaires ainsi que notre veste de pluie...et nous avions toujours froid. À ce moment, deux pèlerines allemandes sont passées à côté de nous. Elles ne marchent que pendant 3 jours et retourneront chez elles dimanche. Comme nous faisons une pause d’un jour à Ulm, nous ne les reverrons probablement pas.

Ulm

Cet après-midi il nous restait environ 5 kilomètres jusqu’à notre hôtel. Nous les avons parcourus rapidement, malgré le nombre impressionnant de limaces ralentissant fortement Joëlle. Nous sommes arrivés vers 15 heures à notre hébergement. Premier contact pas très chaleureux : ”Vous avez un chien ? J’espère que vous avez pris un panier avec vous pour qu’il dorme dedans ?!”. Ce monsieur n’a pas dû comprendre que nous portons déjà plus de 12 kilos et que le panier à chien ne fait pas partie de la panoplie du parfait marcheur… ”Oui oui, bien sûr”, lui ai-je répondu avec un grand sourire. La chambre est correcte. Enfin, elle l’était jusqu’à ce que je décide de prendre une douche. Après deux minutes à fond, toujours pas la moindre goutte d’eau chaude. Retour à l’accueil. La personne n’avait jamais vu ça et a décidé d’appeler le propriétaire de l’établissement. Résultat : pas d’eau chaude jusqu’à demain matin.

En soirée nous sommes allés au centre-ville pour manger et profiter d’aller voir la très belle cathédrale. Nous avons même eu la chance d’être seuls sur le parvis de ce monument. Nous prendrons le temps de tout visiter en détail demain. Si la météo est bonne nous monterons dans la tour de la cathédrale qui, selon ce que nous avons lu, offre un panorama jusqu’aux Alpes.