Dernier jour en direction de Compostelle

Nous avons dormi dans la même chambre que deux hommes allemands et deux femmes russes. Par miracle, aucun d’entre eux ne ronflait trop fort et tous se sont montrés très respectueux et discrets.

Nous avons déjeuné vers 7h30 dans la cafétéria assaillie par le groupe de marcheurs allemands. Nous étions étonnés qu’ils n’entonnent pas une petite chanson pour bien entamer la journée. Nous avons pris la route avant eux et espérions les semer, mais nous avons dû faire une halte dans un magasin pour acheter de la colle. La semelle de ma chaussure droite se décolle et une intervention était nécessaire. Le temps que la colle prenne, nous avons été rejoints par une partie du groupe. Ils ont par chance fait une pause après une centaine de mètres (nous n’avions pas encore quitté Brienz) et nous les avons distancés.

Pays mal plat

L’étape d’aujourd’hui nous menait de Brienz à 566 mètres d’altitude jusqu’à Interlaken deux petits mètres plus haut. Les deux villes se situent de part et d’autre du lac de Brienz. Il semble alors surprenant de découvrir que nous avons eu un dénivelé de 800 mètres sur la journée… Je trouve même cela plutôt frustrant ! Une petite promenade au bord de cette belle étendue d’eau aurait été des plus agréables. Mais non, il a sans cesse fallu grimper dans des forêts, redescendre jusqu’à un village, remonter un peu plus loin, etc. Heureusement, le temps s’est amélioré au fil de la journée. Les nuages épais ce matin ont finalement laissé le soleil glisser quelques rayons pour illuminer le lac lorsque nous atteignions des points de vue dégagés. Ce lac a une couleur tout à fait exceptionnelle, d’un turquoise envoûtant. D’après ce que nous avons pu lire, cela est dû aux sédiments des glaciers. Avec un peu de soleil, il est tout simplement sublime.

Nous avons traversé un pont suspendu après environ une heure de marche. Pascal se réjouissait beaucoup de cet instant et a été fort déçu en apercevant le pont. Il n’est pas très long, en métal, pas très joli non plus. Personnellement, j’ai été séduite car il faisait beaucoup de bruit quand nous marchions. Nous aurions dit qu’il poussait des hurlements stridents, comme les dinosaures de Jurassic Park. Il grinçait un peu aussi et bougeait beaucoup quand je sautais à pieds joints. Une traversée tout à fait recommandée à ceux qui ont le vertige !

Ringgenberg

Nous avons dîné face à l’église atypique de Ringgenberg, fièrement érigée sur un promontoir rocheux. Elle a été bâtie là sur les ruines d’un ancien château fort. Lorsque j’ai voulu aller la visiter, j’ai aperçu un ascenseur complètement vitré qui conduisait juste devant la porte de l’église. Celui-ci était à la disposition du public et je n’ai pas hésité longtemps entre l’utiliser ou gravir les nombreuses marches qui menaient au sommet. C’est idiot, mais c’était un grand moment !

Interlaken

Après cette pause, le chemin était enfin plus ou moins plat jusqu’à Interlaken. Nous avons longé un moment l’Aar avant d’atteindre le centre. Nous avons traversé toute la ville pour rejoindre l’hôtel le meilleur marché que nous avions trouvé, avant d’apprendre qu’il était complet. Traversée en sens inverse de toute la ville et arrivée à l’auberge de jeunesse, qui est absolument gigantesque.

La ville est très touristique. Tellement touristique que les menus des restaurants ou les panneaux dans la rue sont parfois écrits en chinois, arabe et anglais mais pas en allemand. De nombreux Asiatiques sont présents, ce qui explique le nombre impressionnant de restaurants chinois ou japonais. Il y a également des quantités de femmes voilées ; j’avoue ne jamais en avoir croisé autant. Les boutiques sur la rue principale sont luxueuses, les hôtels ont tous de nombreuses étoiles. C’est une ville assez déroutante que nous allons fuir avec plaisir demain matin.