Canal Cavour

Nouveau rendez-vous à la clinique vétérinaire pour administrer une troisième fois le traitement à Logan et obtenir le feu vert pour qu’elle reprenne la marche. Elle n’a plus vomi depuis hier après-midi et semblait particulièrement en forme ce matin, ce qui nous rendait plutôt confiants. La vétérinaire a d’ailleurs confirmé nos impressions et nous a indiqué que nous pouvions la nourrir normalement et la laisser marcher sans restriction. Nous devrons lui donner des médicaments pour l’estomac encore pendant quelques jours et c’est tout. Nous nous attendions à devoir payer plusieurs centaines d’euros pour ces trois consultations : deux en urgence, les médicaments, une radiographie… Nous sommes restés très étonnés lorsque la vétérinaire nous a demandé 75 euros en tout ! Nous pensons que le prix si bas est justifié par le fait que ce sont les anti-inflammatoires prescrits vendredi par cette même clinique qui ont rendu Logan malade. Du moins c’est ce que nous avons déduit des messes basses entre deux des vétérinaires. Tant mieux : nous pourrons encore manger quelques glaces !

Il n’y avait pas de train avant midi et demi et il faisait très chaud. Nous avons donc préféré laissé Logan au repos encore aujourd’hui à l’hôtel où nous nous sommes arrangés pour dormir une nuit de plus. Nous aurions pu dormir à Tromello ou Gropello Cairoli mais ça ne changeait pas grand chose et nous nous sentons bien là, tout comme Logan qui a pris ses marques et semble très sereine. Nous avons alors pris le train et rejoint Tromello pour effectuer une nouvelle petite étape sans sacs ni chien. 13 kilomètres au programme seulement, dans le but de pouvoir arriver à Pavia demain sans devoir parcourir une trentaine de kilomètres.

Une bonne heure de marche nous séparait de Garlasco, entre champs de maïs et de riz. Le ciel était complètement dégagé et la pluie d’il y a deux soirs a magnifiquement purifié l’air. Nous distinguions sans peine les montagnes enneigées des Alpes au loin et les couleurs des champs étaient sublimées par le ciel si bleu. Les paysages, contrairement à samedi dans la brume, étaient splendides et nous avons beaucoup apprécié ce début d’étape. Il faisait chaud sans toutefois que les températures ne dépassent les 30° C. Quelques arbres offraient de l’ombre et nous avons marché un moment le long du canal Cavour. Outre l’émoi que m’a procuré cette promenade au bord du canal de mon héros, il faisait alors plus un peu plus frais et le bruit de l’eau rendait la progression très agréable. Nous aurions rêvé alors descendre ce frêle cours d’eau en canoé, tremper de temps en temps un orteil et tournoyer avec les libellules. Mais au lieu de cela nous avons marché, pour changer…

Le village de Garlasco était très animé et plaisant. Il nous semble que les villages de Lombardie se trouvent bien mieux entretenus et possèdent moins de maisons à l’abandon que ceux de la Vallée d’Aoste et du Piémont. Les façades sont colorées et en meilleur état, il y a du monde dans la rue et les commerces et cafés se font plus fréquents. Cela rend évidemment leur traversée bien plus intéressante. Il manquait toutefois de bancs à Garlasco et nous avons décidé de faire une pause à la sortie du village. A peine le temps de nous asseoir par terre que des dizaines de moustiques se sont rués sur nos mollets alléchants pour les dévorer. Nous avons résisté quelques minutes avant d’abdiquer et reprendre la route, les jambes boursouflées et le coeur las face à tant de violence.

La deuxième partie de l’étape était assez similaire à la première : dans les cultures, puis le long du génialissime canal Cavour. Nous avancions vite et nous délections des paysages et des couleurs, ne voyant pas le temps passer. Quand nous avons atteint le cimetière à l’entrée de Gropello Cairoli, il nous semblait que nous n’avions pas parcouru la moitié du chemin alors que nous étions quasiment arrivés. Nous avons été au cimetière pour boire et remplir notre bouteille et j’en ai profité pour visiter la minuscule chapelle. Une fois à l’intérieur, j’ai remarqué que la corde de la cloche se trouvait à portée de main et c’est avec entrain et espièglerie que je l’ai tirée. Quelle satisfaction d’entendre la cloche sonner un coup juste au dessus de ma tête ! Je suis ressortie de la chapelle avec un immense sourire et ai demandé à Pascal s’il avait entendu ma belle composition. Il n’avait pas compris pourquoi ça sonnait le quart alors que ce n’était même pas et dix…

Nous avons repris le train et sommes rentrés à Mortara vers 16 heures. Nous avons à nouveau mangé au restaurant de l’hôtel et c’était tout aussi excellent que la première fois. Seul drame de la journée : la joghurterie était fermée et nous n’avons pas pu terminer notre séjour à Mortara par un succulent joghurt glacé… Malgré cela, nous avons beaucoup aimé cette petite ville. Elle n’est pas touristique mais y vivre doit s’avérer très plaisant. Nous n’y avons passé que quatre jours mais cela va nous faire bizarre de la quitter car nous nous y sommes un peu attachés.