Du lac de Zoug au lac des Quatre-Cantons

Comme hier, nous avons pris le train pour Rotkreuz et y avons commencé notre étape plutôt que de rejoindre Buonas, au bord du lac. Nous avons quitté la ville par une banlieue résidentielle paisible puis quelques fermes, avant d’atteindre une forêt dans laquelle nous avons croisé un gros hérisson apeuré. Le chemin montait alors sèchement sur un petit sentier durant quelques centaines de mètres. A la sortie du bois, nous avons parcouru des champs et gagné encore un peu d’altitude pour rejoindre le chemin officiel à Michaelskreuz.

Une fois le col passé, nous avions une superbe vue sur les lacs de Zoug et des Quatre-Cantons, les montagnes emblématiques du Rigi et du Pilatus ainsi que les Alpes plus lointaines, avec les célèbres Eiger-Mönch-Jungfrau. Une charmante aire de repos avait été aménagée par les gens du coin, avec des boissons et des bancs idéalement situés. Nous y avons fait une pause avec plaisir, avant de reprendre la route sur les crêtes.

Perdus

Nous avons ensuite traversé une belle forêt et sommes descendus à Udligenswil. Puisqu’il faisait chaud et que Logan commençait à traîner la patte, nous avons fait une nouvelle pause sur un petit banc. Au moment de repartir, nous avons dû rater une balise puisque nous sommes descendus un peu et avons longé un marécage. Cela ne nous a pas semblé incorrect, puisque le prochain village que nous devions traverser était mentionné sur les panneaux de randonnée. La promenade s’est par ailleurs révélée plaisante et nous avons pu observer une bébé-couleuvre qui traversait le sentier, tandis que Logan s’est fait attaquer par un merle qui n’avait pas apprécié qu’elle pourchasse sa compagne. Ce n’est qu’une fois parvenus à un croisement que nous avons eu un doute, puisque le village d’Adligenswil n’était plus indiqué nulle part. Nous avons décidé de partir à droite, vers un carrefour où nous avons aperçu ce nom sur les panneaux routiers. Après avoir suivi la route sur 500 mètres environ, nous avons atteint le village. En réalité, nous aurions dû partir sur une crête entre Udligenswil et Adligenswil et non pas traverser le marécage. Nous ne savons pas où nous avons pris faux, si le balisage était insuffisant ou si nous avons été distraits, ni pourquoi le village a subitement disparu des autres panneaux de randonnée, mais cela s’est au final révélé sans conséquence.

Nous avons dîné dans un parc pour enfants, sur des bancs à l’ombre d’un grand arbre. C’était très tranquille et agréable, jusqu’à ce que les employés communaux décident de venir tondre la pelouse tout autour de nous. Ils avaient deux tondeuses et une débroussailleuse et, au lieu de débuter à l’opposé de notre emplacement, ils sillonnaient le parc de long en large de façon aléatoire, passant plusieurs fois sans aucune considération à un mètre de là où nous mangions. 

Nous avons choisi d’écourter notre pause et avons quitté le village par une montée raide. En quelques minutes, nous nous sommes retrouvés en plein milieu de la campagne, avec à nouveau une jolie vue sur les alentours et les lacs. Des milans royaux tournoyaient juste au-dessus de nos têtes et se faisaient attaquer par des corbeaux plus petits et vicieux. Nous assistons à ce spectacle quotidiennement et sommes surpris de constater que ces pauvres milans ne sont visiblement tolérés nulle part. Ils n’ont toutefois pas l’air de trop en pâtir, puisqu’ils acceptent leur sort avec bonhomie et désinvolture et se contentent en général d’aller survoler un autre champ un peu plus loin.

Lucerne

Nous avons rejoint Lucerne en longeant une ancienne voie de funiculaire. Le bord du lac était très agréable et fréquenté par moult promeneurs et sportifs. Toutefois, le nombre de voitures nous a semblé ahurissant et leur bruit empêchait la promenade de devenir bucolique.

Notre hôtel se situe en plein centre-ville. Nous avions réservé dans un trois étoiles sans grande prétention mais avons été déplacés dans un quatre étoiles plus luxueux. Les deux hôtels appartiennent au même propriétaire et nous avons imaginé que pour des raisons économiques seul le quatre étoiles reste ouvert actuellement. Nous bénéficions ainsi d’une chambre très vaste et confortable, avec un petit coin salon parfait pour jouer aux cartes. De plus, les décorations en fer forgé à la fenêtre sont idéales pour suspendre nos habits tout juste lavés dans un des deux lavabos de l’immense salle de bains. Logan dispose également d’une écuelle déposée délicatement sur un petit tapis d’Orient…

Après un peu de repos, nous avons fait un tour dans la vieille ville. Étant tous trois déjà venus plusieurs fois à Lucerne, nous n’avons pas souhaité arpenter toutes les jolies ruelles et les environs du pont en bois. Nous avons cependant été voir le célèbre lion gravé dans un rocher, que Pascal n’avait encore jamais vu. J’en gardais un souvenir moins impressionnant, mais ça vaut le détour.

Nous avons ensuite trouvé un restaurant mexicain à deux pas de notre hôtel, non sans avoir parcouru des centaines de mètres pour emprunter tous les détours possibles et ne réaliser que plus tard en ressortant le chien que nous aurions pu faire ce trajet en deux minutes… 

Comme la météo va se gâter à partir de demain soir, nous avons décidé d’écourter notre périple. Nous marcherons encore demain en espérant passer entre les gouttes, puis nous prendrons un train pour rentrer. Il s’agissait donc de notre dernière soirée de voyage.