Loin des sommets

En observant les étapes officielles du Trail, nous avons remarqué qu’ils avaient une fâcheuse tendance à grimper sur la moindre butte pas forcément à proximité juste pour le bonheur de monter. L’étape après Seeboden conduit par exemple à plus de 2000m d’altitude et impose de dormir dans une cabane de montagne, avant de redescendre le lendemain à Döbriach. Il s’agit donc de 47 kilomètres avec plus de 2100m de dénivelés positif et négatif pour revenir au bord du même lac. Nous avons plutôt opté pour un chemin sur un plateau à mi-hauteur qui nous a conduits à Döbriach en moins de 20 kilomètres. Nous avions dégoté à l’hôtel une carte avec les chemins de randonnée locaux et avons ainsi pu suivre de jolis sentiers dans la forêt ou les champs toute la journée, traversant de nombreux villages et avec une belle vue sur les sommets alentour. Le tracé du Trail nous semble donc complètement absurde. Qu’il faille franchir des cols ou faire des détours là où des sentiers n’existent pas afin d’éviter de marcher sur la route est tout à fait pertinent, mais atteindre le sommet d’une montagne et redescendre du même côté est simplement insensé, surtout lorsqu’une alternative existe avec une multitude de possibilités d’hébergement et de restauration. A notre avis, un chemin de grande randonnée doit proposer les meilleures voies pour atteindre une destination lointaine et suggérer comme variantes des excursions dignes d’intérêt. Peut-être faudrait-il que nous renommions notre blog “Not on the way”, mais je vous annonce déjà que l’étape de demain sera encore plus parlante quant aux absurdités du tracé de l’Alpe Adria Trail…

Perdus

Entre Seeboden et Tangern, nous avons réussi l’exploit de nous égarer à trois reprises en raison du balisage. La première fois, encore au bord du lac, nous avons continué tout droit à un embranchement puisqu’il n’y avait aucune indication, jusqu’à atteindre un cul-de-sac. Juste après le village, nous avons été surpris au sommet d’une longue montée de voir des panneaux à l’envers : ils nous indiquaient de revenir sur nos pas pour aller à Tangern ou de continuer à monter pour atteindre Seeboden. Puisque c’était incohérent, nous avons continué en direction de Seeboden mais rapidement nous sommes arrivés à un nouveau cul-de-sac. Nous avons finalement emprunté la troisième direction vers laquelle aucun panneau ne pointait pour trouver la bonne voie.

A Tangern, nous avons quitté le Trail pour suivre des itinéraires locaux, non sans jurer à plusieurs reprises quand les panneaux étaient placés à des endroits invisibles ou totalement improbables. Fort heureusement, nous disposons d’un bon sens de l’orientation et savons bien lire une carte, faute de quoi nous serions en train de nous demander pourquoi nous sommes en Hongrie. Malgré tout, la promenade s’est révélée très plaisante, en grande partie dans les bois le matin et plutôt en campagne l’après-midi.

Le drôle de monsieur penché

Nous n’avons pas croisé grand monde, mais il me faut signaler ce promeneur au sac chargé qui descendait un champ dans une position tout à fait hallucinante. Il était tellement penché en arrière, dans une position presque assise tant ses pieds découvraient le terrain avant lui, que nous n’avons pas compris comment il faisait pour ne pas tomber. Nous ignorons de plus d’où il provenait puisqu’il était en train de dévaler un champ où ne passe aucun sentier. Quoi qu’il en soit, nous ne nous sommes pas arrêtés pour discuter car nous devions lutter pour réprimer nos rires.

Döbriach

Nous avons fait une longue pause pour dîner dans l’herbe derrière la belle église de Matzelsdorf, juste à côté du cimetière paisible où reposent de nombreuses Hildegard. En repartant, nous avons rejoint l’Alpe Adria Trail et avons entamé la descente très raide jusqu’à Döbriach. Il était indiqué que nous aurions une maginifque vue sur le lac mais de nombreuses nouvelles maisons la masquaient. Logiquement, ces nouveaux habitants doivent disposer de très belles vues sur le lac mais nous n’avons pas osé sonner pour leur demander de jeter un coup d'œil à leur balcon…

A Döbriach, nous avons à nouveau quitté le Trail pour atteindre notre hébergement au centre du village sans faire le tour en long et en large de celui-ci.