Not on the way

Comme annoncé hier, nous avons aujourd’hui fait preuve d’une folle efficacité puisque nous avons avalé avec aisance trois étapes ! L’Alpe Adria Trail propose en effet de parcourir 50 kilomètres en trois jours avec en tout plus de 3000m de montée et 2600m de descente, alors que l’option que nous avons privilégiée comporte une quinzaine de kilomètres…

Nous avons suivi une petite rivière jusqu’à Radenthein. Le village avait l’air plutôt vivant et sympathique, mais en ce jour de Fête-Dieu tous les commerces étaient fermés. Nous l’avons donc rapidement traversé et avons quitté le Trail vers l’église pour un tronçon sur une petite route puis un sentier peu marqué qui montait dans la forêt.

Procession de la Fête-Dieu

Au patelin de St. Peter in Tweng, nous avons décidé de faire une pause sur un banc à l’ombre devant l’église. Au moment où nous allions nous asseoir, une dame est venue à notre rencontre et nous a expliqué que la procession de la Fête-Dieu allait débuter. Cela n’a pas manqué, moins de cinq secondes plus tard une fanfare a retenti et nous avons vu débarquer le cortège, composé de musiciens, de militaires, de femmes en costumes traditionnels, d’enfants portant des fleurs, du curé et des paroissiens dont certains soutenaient un dais. J’ignore complètement ce qu’est un dais mais je trouve néanmoins que le machin qu’ils promenaient dans le village ressemblait sacrément à un dais. Ils se sont arrêtés devant la maison face à notre banc, les soldats se sont mis au repos, les enfants ont lancé des fleurs sur la pelouse, les femmes en costume ont chanté timidement et le curé a fredonné des prières tandis qu’un monsieur agitait un encensoir. La dame nous a expliqué qu’il y avait trois arrêts tels que celui-ci prévus dans le village. Au moment de repartir, les villageois en queue de procession sont allés dans le jardin couper des branches de bouleau pour les déposer ensuite sur leurs maisons afin de les protéger des intempéries.

A la sortie du village, nous avons revu le monsieur penché d’hier et son acolyte. Ils provenaient à nouveau d’un endroit assez improbable, descendant une pente très raide que nous n’aurions jamais eu l’idée de gravir. En nous apercevant, l’acolyte nous a dit “ce n’est pas là, il faut suivre la route” tandis que le monsieur penché arrivait péniblement. Nous avons échangé quelques paroles d’usage, apprenant qu’ils viennent d’Allemagne et marchent également le Trail (ou pas vraiment, puisqu’eux aussi n’étaient plus dessus). Ils gardent toujours le nez sur leur GPS et ratent donc visiblement les rares panneaux ou balises, puisqu’à chaque fois ils semblent complètement perdus…

Bad Kleinkirchheim

Nous avons continué dans la forêt un moment, mais comme le chemin n’est que très peu emprunté nous avons été attaqués par de nombreuses orties féroces et avons préféré terminer l’étape en suivant la route. Nous avons atteint Bad Kleinkirchheim vers 13h et avons profité d’une belle place devant les bains thermaux pour pique-niquer, laissant Logan s’amuser dans une petite mare. Quand tout à coup le ciel est devenu noir, nous avons emballé nos affaires et sommes partis ventre à terre. L’orage a éclaté et nous nous sommes abrités dans l’office du tourisme en attendant qu’il passe. Nous avons ensuite marché jusqu’à notre hôtel sous une pluie légère.

Le village, fief du skieur autrichien Franz Klammer, est une station thermale et de ski plutôt importante. La route principale est bordée de commerces, de centres sportifs et d’hébergements en tous genres pour les touristes. Nous avons fait quelques courses et prévu de manger sur le balcon de notre chambre, puisque nos très récentes expériences dans les restaurants locaux n’ont pas été très concluantes. Il faut dire que la cuisine autrichienne est très portée sur la viande et est plutôt copieuse, ce qui ne correspond pas forcément à nos envies.