Belle étape de montagne

Pour une fois, nous avons pu quitter l’hôtel assez tôt car ils proposaient de déjeuner avant 8 heures. Cependant, notre avance a vite été rattrapée car il nous a fallu près d’une demi-heure pour sortir du village… Nous devions suivre un chemin local qui menait au sommet du jour et avons rapidement trouvé son départ vers une des télécabines. En suivant la direction de la flèche, nous avons gravi une petite pente qui nous a conduits à une école de ski au pied des pistes et cernée de vaches. Aucun chemin n’en partait et il n’y avait plus le moindre panneau… Nous avons traversé un champ et rejoint un parking où tournaient en rond quatre promeneurs qui avaient suivi la direction d’un autre panneau et ne comprenaient pas pourquoi ils devaient aller au milieu des voitures garées plutôt que sur le chemin un peu plus loin. Nous avons emprunté ledit chemin vers lequel ne pointait aucun panneau et retrouvé les indications qui nous intéressaient. 

Wöllaner Nock

A partir de là, ça a été très simple : droit en-haut dans la forêt jusqu’au sommet. Direct et efficace, pas de fioriture, de virage ou de détour, allons à l’essentiel. Nous avons donc gravi lentement mais sûrement la montagne, à un rythme qui nous permettait de discuter, pour parvenir à l’arrivée de la télécabine à un peu plus de 2000m d’altitude. Nous avons été très surpris en voyant l’heure au sommet : nous avions marché 1h45 au lieu des 3h20 estimées.

Après une pause parmi les nombreux promeneurs et cyclistes qui arrivaient en cabine, nous avons parcouru l'arête jusqu’au sommet du Wöllaner Nock qui, avec ses 2145m, représente le point le plus haut de notre voyage. Depuis là, le panorama était tout à fait magnifique, avec les glaciers plus au nord et les Alpes juliennes en dents de scie qui annoncent déjà la Slovénie. Nous avons ensuite longé la crête avant d’entamer une longue descente raide dans des alpages. Parvenus à la route, nous avons décidé de la suivre plutôt que de continuer sur les sentiers escarpés afin de ménager nos frêles genoux.

L’épicéa-candélabre

Nous avons ainsi parcouru de nombreux kilomètres sur une petite route forestière monotone, sans la moindre aire de repos ni aucun banc ou souche ou rocher ou quoi que ce soit d’accueillant pour nos fessiers. Désireux de faire une pause, nous avons été enchantés d’apercevoir avec les premières maisons d’Arriach son célébrissime Kandelaberfichte, un épicéa âgé d’au moins 500 ans et haut de 35 mètres qui, avec ses sept branches, ressemble trait pour trait à un candélabre. Enfin, ça c’est la version officielle. En vrai, c’est un très gros arbre noueux avec plein de branches qui ressemble à un très gros arbre noueux avec plein de branches. Dans tous les cas, il y avait des bancs à l’ombre de son vénérable feuillage (épinage ?) et nous en avons profité pour pique-niquer.

Au village, nous avons trouvé notre maison d’hôtes et y avons déposé nos affaires. Nous voulions ressortir faire quelques courses au centre et avons laissé Logan se reposer dans la chambre, mais la propriétaire nous a couru après en criant qu’il était interdit de laisser un chien sans surveillance dans la chambre, puisqu’il allait manger le lit et les meubles… Nous l’avons donc emmenée et sommes ensuite revenus avec nos emplettes tandis que les commodes poussaient de grands oufs de soulagement.