Puisque les prévisions météorologiques mentionnaient des orages en début d’après-midi, nous voulions partir tôt pour ne pas devenir des chipolatas grillées par la foudre sur les crêtes. Le propriétaire de l’hôtel a très gentiment proposé d’avancer le déjeuner d’une heure et demie pour que nous puissions manger avant de partir à 7 heures.
De gros orages ont éclaté hier soir et le brouillard se levait doucement quand nous avons pris la route. L’air était humide dans les bois et les chemins encore mouillés, mais rapidement la chaleur a repris ses droits, se souvenant qu’elle avait une canicule à assurer.
Nous nous sommes ensuite bien fortuitement retrouvés impliqués dans un triangle amoureux en compagnie de l’Autriche rancunière qui croyait nous avoir conquis et la Slovénie désireuse de nous séduire :
Autriche : fous me quittez ? Alors foilà un peu te montée pour fous faire hésiter. Fous persistez ? Montée, montée, montée. Ah fraiment ? PENTE TE LA MORT QUI TUE ! FOUS ALLEZ ME LE PAYER !
Slovénie : Dober dan les amis ! Bienvénoue čhez moi.
Autriche : MONTÉE !
Slovénie : Calme-toi l’Autrrričhe.
Autriche : MONTÉE !
Slovénie : Vous pouvez quitter plous rrrapidement cette folle en faisant oun pas vers moi. Vous allez arrrriver dirrrectement en plaine.
Autriche : Ok, moi aussi che fous mets tes falaises si c’est que ça. Allez, cassez-fous la tronche.
Slovénie : Continouez tout drrroit ploutôt, lé temps qu’on se mette d’accorrrd sour nos frrrontièrrres.
Autriche : Tss tss tss, pendant qu’on tiscute fous montez chusqu’au prochain sommet pour foir ce que fous abantonnez, petites fermines.
Slovénie : Il y a dé la brrroume čhez toi, tandis qué si vous rrregarrrdez à gauche vous pouvez admirrrer mes belles montagnes.
Autriche : Ach ! Retescendez tout te suite, che ne peux rifaliser !
Slovénie : Parrrfait ! Désorrrmais vous voyez toujourrrs mon majestoueux Trrriglav mais plous les lacs autričhiens.
Autriche : Remontez !
Slovénie : Descendez.
Autriche : REMONTEZ !
Slovénie : Descendez.
Autriche : Ch’abandonne.
Slovénie : Fantastique ! Vous allez rrretrouver vos amis allemands qui viennent aussi dé mé choisirrr.
Autriche : Ceux-là che te les laisse, ils sont tout penchés…
Slovénie : Jé vous prrropose quelques toboggans dé pierrrres pourrr qué vous véniez plous rrrapidement à moi et ensouite vous pouvez descendrrre, descendrrre, descendrrre et encorrre descendrrre.
Autriche : Che me languis téchà te…
Slovénie : La ferrrme, on né té voit plous ! Oh ! Voilà oun pétit rrreplat pourrr rrrappeler à vos čhévilles qu’elles peuvent sé plier. C’est souffisant, vous pouvez reprrrendrrre la descente.
Et c’est ainsi que nous sommes arrivés à Kranjska Gora.
Kranjska Gora est une importante station de ski et est de ce fait extrêmement touristique. Il nous a semblé que toutes les maisons étaient composées d’appartements de vacances. Au centre, il y a des magasins de souvenirs ou de sport ainsi que des restaurants où tout est écrit en anglais. Si certaines maisons paraissent anciennes, la plupart ont été construites récemment sans la moindre harmonie et nous n’avons pas ressenti l’âme du lieu.
Nous avons profité de la petite cuisine de notre hébergement pour préparer des pâtes et avons voulu planifier les prochaines étapes. Cela s’est avéré compliqué, car il y a très peu d’hébergements qui acceptent les chiens. Nous avons alors envisagé de faire la navette entre les étapes et de dormir deux fois dans la même ville, mais les bus sont très rares et leurs horaires peu arrangeants. Nous avons également contacté un chauffeur de taxi aux tarifs élevés, qui nous a avertis que les chiens n’étaient pas admis dans les bus. Nous allons certainement bifurquer plus tôt que prévu sur l’Italie, car nous n’avons pas envie de perdre toutes nos soirées à chercher des solutions pour la suite…